Le KMF/CNOE-Education des citoyens qui observe la vie publique, suit, écoute et analyse le contexte, s’appuie des preuves transmis par ses membres à travers la Grande Île. L’association diffuse cette observation de la vie publique via ses rapports, suggestions, interpellations, éducations.
Les cibles restent les différents acteurs de la vie publique, le monde politique, les médias traditionnels et les réseaux sociaux, les organisations des sociétés civiles, les fonctionnaires et les citoyens en général.
Les positifs
La réalisation de la refonte de la liste électorale, la publication de la liste des bureaux de vote, la mise en place des panneaux d’affichage pour la campagne électorale, la distribution des cartes d’électeurs, le démarrage de l’acheminement des matériels électoraux constituent des avancées dans le processus électoral.
Les cinq décrets relatifs à l’élection présidentielle sont promulgués.
Trois candidats mènent leur campagne.
Des organisations de la société civile, telle l’association KMF/CNOE-Education des citoyens réalisent des campagnes de sensibilisation.
Les négatifs
Les institutions de la République perdent leurs valeurs , pour ne citer que les polémiques faisant suite aux nominations du (des) Chef(s) d’Etat.
Les décrets promulgués par la Haute cours d’Ambohidahy manquent de clarification laissant place à diverses interprétations politiques litigieuses.
La clôture de la liste des électeurs n’a pas eu lieu officiellement. Car après le soi-disant : « arrêtage officiel » de la CENI, des traitements de cette liste, à l’instar des rectifications, de la demande de l’ordonnance auprès des tribunaux de la première instance demeurent en queues de poissons, l’association se méfie de la possibilité de rajout, véhiculée par l’opinion publique.
La CENI qui adopte la communication institutionnelle néglige les médias locaux de proximité, de sorte que les citoyens manquent souvent d’information fiable sur le processus. La communication médiatique de l’institution se limite aussi aux réponses aux acerbes critiques qu’elle subit.
La qualité de la propagande se détériore. Dix candidats sur treize refusent l’élection, revendiquent le changement structurel et organisationnel. Ces candidats, leurs partisans et une grande partie de citoyens ne font pas confiance à la HCC, à la CENI, et au gouvernement.
La liberté d’expression, surtout en dehors de la Capitale reste restreinte. Les spectacles artistiques évincent la présentation de la vision des candidats. Les propagandes se situent uniquement au niveau de certains chefs-lieux de districts.
L’insécurité est prépondérante, surtout dans les campagnes.
La distribution de l’argent, des cuvettes, comme moyen d’attirance et de persuasion des citoyens devient monnaie courante, lors de la présente campagne électorale.
Les fonctionnaires, surtout les enseignants sont contraints à élire un candidat. Des élus et des nommés participent à la propagande. L’inauguration en tant que telle reste mais, interdite à la conjoncture pré-électorale, se change seulement de vocable et devient : « Présentation ».
Les panneaux officiels destinés à l’affiche de propagande restent vides, les partisans des candidats préfèrent utiliser des emplacements publics tels les abris-bus.
L’utilisation du logiciel d’espionnage de la télécommunication personnelle « Prédator » enfreint la liberté personnelle des citoyens, de l’article 13 de la Constitution. L’association attend impatiemment la position de la HCC par rapport à cette situation et questionne le gouvernement sur la procédure et le prix de cette technologie d’espionnage.
Le recrutement des membres du parti TGV au sein de l’administration étatique dont auprès des enseignants et exigeant le numéro de la carte électorale, aurait-il un lien avec la distribution actuelle de la carte d’électeur faisant douter d’une éventuelle connivence entre l’institution électorale et le parti TGV ? L’association se pose cette question.
Le silence radio du Ministère de tutelle des associations dites apolitiques, régies par l’Ordonnance 60-133 contribuent sur terrain à la campagne restent douteux.
Face à cette réalité politique, l’association KMF/CNOE-Education des citoyens déclare que :
Les conditions pour la tenue d’élection inclusive, acceptée par tous et qui garantit l’apaisement ne sont pas respectées.
Des ordonnances des années 60 sources des conflits politiques actuels sont à actualiser.
Cette élection engendre des clivages et des rivalités du monde politique, des OSC, des médias, des citoyens, de la société .
Par crainte, les citoyens n’osent pas témoigner des irrégularités électorales et préfèrent les réseaux sociaux et les rumeurs
Les politiciens exploitent l’extrême pauvreté de la population.
L’association KMF/CNOE-Education des citoyens condamne
– les violences physiques perpétrées.
– les serments forcés aux citoyens, lors de la propagande qui nuisent leur libre choix,
– les achats de leur choix de vote,
– la restriction de la liberté d’expression, de circulation, ainsi que l’arrestation des citoyens pour des raisons de couleur vestimentaire.
L’association dénonce la mauvaise qualité des cartes d’électeurs pleines des fautes de frappes et illisibles.
Le KMF/CNOE-Education des citoyens réclame un rapport transparent de la commission de contrôle – du financement de la vie politique sur le financement et les dépenses de la campagne électorale des candidats.
Au vu de ses déclarations lors des dernières élections par rapport à notre conjoncture actuelle, l’association observe l’ « éternelle répétition » de la crise cyclique du processus électoral à Madagascar. La situation actuelle étant plus grave avec la tenue conjointe de la revendication des 10 candidats et la campagne des 3 candidats.
Quoi qu’il en soit, en tant que Comité national d’observation des élections, le KMF/CNOE-Education des citoyens assumera l’observation ses missions lors de la prochaine élection présidentielle prévue ce 16 novembre dans les 75 sur 119 districts de Madagascar, dont les 50 en partenariat avec OIF ou Organisation Internationale de la Francophonie. Pour ce faire, 798 membres seront mobilisés, 679 dans les centres de vote et 99 mobiles.
Fait, Antananarivo le 8 Novembre 2023
Le Bureau National